Sources et types de champs électromagnétiques (CEM)
Plusieurs champs électromagnétiques existent naturellement dans notre environnement comme la lumière naturelle ou le champ magnétique terrestre. Cependant, contrairement aux CAM naturels qui sont continus et varient très peu dans le temps, les sources des CAM artificiels dans nos habitats et nos villes sont alternatifs, et, à partir d’un certain seuil, interfèrent sur les charges polarisées de notre corps. On peut grouper les champs en deux grandes catégories : les basses fréquences (fréquence du courant électrique de 50 Hz en Europe) et les hyperfréquences dues au développement des technologies sans fil et émises par tous les objets connectés.
De nombreuses sources de rayonnement électromagnétique existent dans notre environnement quotidien tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de nos habitats. Les sources externes sont notamment des lignes électriques aériennes et des transformateurs, mais aussi des centrales photovoltaïques. Au sein de nos habitats, les champs électromagnétiques sont produits par des circuits électriques, des appareils électriques et par des sources d’hyperfréquence. Ces dernières sont particulièrement préoccupantes, car elles sont liées aux technologies numériques omniprésentes, créant une pollution constante des ondes électromagnétiques. La nature de ces ondes radioélectriques qui sont pulsées, accroît leur nocivité.
Impact des rayonnements électromagnétiques sur notre santé et l’environnement
Des émissions électromagnétiques dans le corps humain gèrent de nombreux processus biochimiques et participent harmonieusement à l’élaboration des hormones et des enzymes nécessaires à notre vie. L’exposition aux champs électromagnétiques extérieurs alternatifs ou pulsés interfère directement avec des mécanismes fondamentaux de notre corps. Elle provoque le stress cellulaire, des lésions de l’ADN mitochondrial[i] et la fabrication anormale des radicaux libres, ce qui a pour l’effet la prolifération de cellules cancéreuses ou la mort cellulaire. Les plus vulnérables aux conséquences d’une exposition aux CEM sont les enfants car leur croissance est une période de multiplication par division cellulaire intensive. Du fait de leur petite taille et de leur poids plus faible, la pénétration des CEM dans leur corps et notamment leurs cerveaux est beaucoup plus profonde que chez les adultes.
Il est important de noter que la plupart des personnes ne se rendent pas compte que leur corps fait face à une agression. Cependant, de plus en plus de personnes dans le monde sont diagnostiquées électrohypersensibles (EHS). Cette maladie émergente peut être comparée à une allergie aux ondes. Les personnes touchées peuvent présenter des symptômes très divers et nombreux comme des maux de tête, des troubles du sommeil, des douleurs, de la fatigue chronique, des acouphènes et beaucoup d’autres.
Les électrohypersensibles sont les premiers qui ont besoins de se mettre à l’abri radicalement et donc qui cherchent de véritables zones blanches (territoires libres des rayonnements électromagnétiques artificiels) – de moins en moins présentes dans notre environnement pollué.
Mais ce ne sont pas que les êtres humains qui subissent les conséquences de l’électrosmog. Les recherches scientifiques confirment que des anomalies telles que la perte de la fertilité concernent aussi des animaux[ii]. Les plantes perçoivent également comme une nuisance les ondes électromagnétiques comme celles émises par nos portables [iii]. Leur réaction ressemble à une défense contre une forte canicule ou un gel.
Comment se protéger des champs électromagnétiques ?
Bien que le seuil de tolérance varie d’une personne à l’autre, les ondes magnétiques impactent chacun de nous. On a donc tous intérêt à se protéger autant que possible face à ces pollutions électromagnétiques très nocives et à réduire leur exposition en durée et en intensité.
Tout d’abord, pour pouvoir se rendre compte du vrai impact des CEM sur notre espace de vie ou de travail, la meilleure méthode est de les mesurer. Cela permet d’identifier les sources de pollution les plus importantes et agir de la manière la plus adéquate.
Il y a quand même plusieurs actions valables dans tous les cas et qui nous protègent contre les ondes émises au sein de nos propres habitats. Par exemple, quand plusieurs appareils restent branchés 24 heures sur 24 alors qu’ils sont utilisés très peu. Pendant tout ce temps, ils émettent un champ électrique ou magnétique. Le meilleur réflexe est donc de les débrancher après utilisation et surtout pendant la nuit. Les barrettes multiprises avec interrupteur sont très utiles pour cela. Il est aussi possible de profiter de la domotique (à moins qu’elle ne marche elle-même avec des technologies sans fil) pour mettre hors tension certains circuits non utilisés.
L’impact des champs magnétiques basse fréquence, fort lorsqu’ils sont à proximité, diminue avec la distance. S’éloigner est donc une stratégie efficace dans le cas des radiateurs électriques ou des radio-réveils. Pour chaque appareil la distance de sécurité est déterminée, par exemple 1 à 2 mètres du lave-linge en fonctionnement, 1,50 m d’un VMC (ventilation mécanique contrôlé), 50-60 cm d’un radio-réveil ou 40-120 cm d’un radiateur électrique. Cependant, certains équipements sans fil émettent si fort que la seule manière d’éliminer leur rayonnement est de les remplacer avec leurs équivalents filaires. Il s’agit surtout des téléphones DECT (téléphones fixes sans fil) qui sont censés émettre jusqu’à 300 m en champs libre et due wifi dont les ondes sont très pénétrantes.
Il y a aussi certains groupes d’appareils qu’il vaut mieux supprimer complètement de notre espace de vie comme les babyphones, les fours à micro-ondes, les couvertures chauffantes, certains planchers chauffants électriques et les plaques à induction.
Les 4 actions mentionnées ci-dessus nous permettent d’avoir un contrôle sur nos propres sources d’émissions. Il est plus compliqué de se protéger des sources des CEM produites par des voisins ou des sources externes comme des antennes relais de proximité, mais il existe des moyens. Ayant identifié les côtés d’un appartement particulièrement exposés aux émissions, on peut couvrir les murs concernés avec une peinture à base de graphite avec ruban conducteur (leur pouvoir d’atténuation est de 35 dB) ou mettre sur le mur une toile métallique en inox ou en nylon qui canalise le champ électrique. Pour ce qui est des fenêtres, parmi les solutions les plus efficaces figurent les films transparents pour vitres et les tissus anti-ondes pour rideaux.
Alors que pour la plupart des personnes ces moyens de protections donnent des résultats suffisants, les personnes électrohypersensibles ont besoin d’un habitat complétement libre de toute sorte de rayonnements, conçu dès le début d’une manière plus ciblée pour leurs besoins. Cela implique un aménagement qui isole le plus possible la gaine technique des zones de vie ainsi que le blindage de tous les circuits électriques. En ce qui concerne le choix des matériaux, la structure doit être faite en matériaux de haute inertie comme la brique, le béton ou la pierre alors que le pour le revêtement du sol il faut privilégier les planchers en bois huilé ou les carrelages. L’aménagement intérieur est également important : il faut choisir des matériaux conducteurs qui neutralisent les charges d’électricité statique et éviter le mobilier en PVC, par exemple.
Cet article est basé sur le livre « La pollution électromagnétique » de Claude Bossard, Marie Milesi, Alain Richard, Michèle Rivasi et Isabelle Nonn Traya
[i] J. L. Philips, H.Lai, N.P.Singh « EMF and DNA damage », Physiopathology (16)2008
[ii] L’émission Terra Terre « Ondes électromagnétiques, pour le meilleur et pour le pire ? », 2020, http://www.zadigproductions.fr/portfolio/ondes-electromagnetiques-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire/
[iii] « Le téléphone portable stresse les tomates » Christophe Labbe et Olivia Recasens, Le Point, 2008